- En déplacement à Orléans, Nicolas Sarkozy a prononcé un discours pour faire le point sur le Grenelle de l'environnement.
- Et de défendre une politique industrielle volontariste en matière environnementale.
"
Donner à la France quelques décennies d'avance en matière de développement durable". Tel est l'objectif du Grenelle de l'environnement, a précisé Nicolas Sarkozy dans un discours prononcé mardi à Orléans.
Evoquant un "
exercice réussi de régénération des choix publics" qui a fait des émules dans d'autres domaines, le chef de l'Etat a réaffirmé qu'il "
ne trahirait pas" pas cette démarche collective. Il a rappelé s'être engagé à arbitrer les grands projets en fonction de leur coût en carbone et de leur impact sur la biodiversité ainsi qu'à inverser la charge de la preuve en matière d'environnement, les industriels devant désormais prouver que leur activité n'a aucun impact écologique négatif.
Fiscalité écologiqueLe président a souligné la volonté du gouvernement d'utiliser la fiscalité écologique pour modifier le comportement des Français. Objectif : "
ne pas interdire mais convaincre et inciter". Et de rappeler les principes de la fiscalité verte : pas d'augmentation des prélèvements obligatoires ; compenser pour les ménages tout prélèvement nouveau ; pouvoir pour chacun adopter des comportements vertueux, sur le principe des bonus-malus. Justement, le système des bonus-malus mis en place sur les véhicules neufs s'est traduit par un changement d'habitudes "
prodigieux" : en avril, les cinq modèles de voitures les plus vendus étaient soumis au bonus tandis que, sur les trois derniers mois, la vente des véhicules soumis au malus ont baissé de 40%.
OGMDénonçant le "
tour irrationnel, déplacé et ridicule" pris par l'adoption du projet de loi sur les OGM au Parlement, Nicolas Sarkozy a défendu la "
position forte d'équilibre" qui avait été prise à l'occasion du Grenelle. La clause de sauvegarde a été mise en œuvre pour interdire l'utilisation du maïs transgénique MON810, a-t-il pointé. "
Il fallait transposer la directive européenne de 2001", a-t-il encore justifié, rappelant que le gouvernement Jospin aurait pu refuser cette directive mais qu'il ne l'avait pas fait. Pique contre l'opposition qui bataille contre l'adoption de la loi OGM.
EmploiD'ici à 2020, si la politique industrielle est adaptée à cette démarche de développement durable, ce sont 500.000 emplois supplémentaires qui seront possibles, a promis le président. Avant la fin de l'année, un "
événement national" sera d'ailleurs organisé pour présenter les nouveaux métiers liés au développement durable. En s'adaptant à cette nouvelle donne écologique, Etat et collectivités publiques permettront de faire travailler les nouvelles filières vertes, ce qui favorisera l'essor du secteur tout en faisant baisser les prix de ces nouvelles technologies. L'Elysée donnera l'exemple en faisant le bilan de son impact écologique.
Transports et EnergieNicolas Sarkozy a évoqué le report massif des transports sur routes vers le rail, le fleuve et la mer. "
La modernisation du fret est incontournable", a-t-il insisté. Idem pour la réforme des ports : "
sur trois containers qui entrent en France, deux entrent par l'étranger", a-t-il regretté. Dénonçant la situation des transports en commun en région parisienne, le président a pointé que "
l'Etat reprendra la main (...) s'il le faut". Par ailleurs, le gouvernement s'attèlera à tripler le parc actuel d'éoliennes (6000 actuellement).
OuvertureLe chef de l'Etat souhaite que la Constitution soit modifiée afin que le Conseil économique et social devienne aussi environnemental. Il sera alors saisi pour tout texte lié à l'environnement. Il devra par ailleurs être plus représentatif de la société française, en accueillant en son sein des représentants des ONG mais aussi de la jeunesse, de l'armée et des différentes religions.
LoisLe projet de loi Grenelle 1 sera adopté début juin en Conseil des ministres, a indiqué le président, pour une adoption définitive à l'automne 2008. L'objectif étant que les premières décisions prises au Grenelle puissent être adoptées dès début 2009.
EuropeLa France se mobilisera pour faire passer ses idées au niveau européen, notamment lorsqu'elle assurera la présidence de l'Union européenne. Mais, a fait remarquer Nicolas Sarkozy, l'UE ne sera pas "
éternellement seule" à faire des efforts sur des problèmes qui concernent la planète entière. S'il n'y avait pas d'accord mondial sur les émissions de CO2, l'Europe pourrait taxer les produits extra-communautaires. Le chef de l'Etat a invoqué la "
réciprocité et pas la naïveté". Et d'affirmer : "
Il n'y aura pas de dumping écologique".