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Euthanasie : Ne pas légiférer en période d'émotion

  • La mort de Chantal Sébire suscite une vive émotion et relance le débat sur l'euthanasie.
  • Atteinte d'une maladie incurable, elle avait demandé à être euthanasiée.
Chantal Sébire, cette femme de 52 ans atteinte d'une maladie incurable et qui souhaitait être euthanasiée, a été retrouvée morte mercredi soir à son domicile de Plombières-les-Dijon, en Côte d'Or. Jeudi matin, le procureur de la République de Dijon a indiqué qu'en l'état actuel des investigations il n'y avait "pas d'éléments suffisants" pour déterminer les causes de sa mort.

Au même moment, Nicolas Sarkozy avait reçu à l'Elysée le docteur Emmanuel Debost, le médecin traitant de Chantal Sébire. Après avoir reçu un courrier de la malade, le chef de l'Etat avait demandé au Pr Munnich, conseiller du président, qu'un "nouvel avis" soit donné "par un collège de professionnels de la santé du plus haut niveau" sur son cas. Jean Léonetti, député-maire UMP d'Antibes et rapporteur de la loi votée à l'unanimité en 2005 instaurant un droit au "laisser mourir" mais pas à l'euthanasie active, a été chargé d'une mission d'évaluation pour remédier à "la méconnaissance des textes" et éventuellement à "l'insuffisance de la législation".

Ma réticence à l'euthanasie

Faut-il revoir la loi sur l'accompagnement vers la fin de vie, dite "loi Léonetti" ? Peut-on créer des "exceptions d'euthanasie", comme le réclament de nombreuses voix, notamment Marie Humbert, au lendemain de l'annonce de la mort de Chantal Sébire ? Y a-t-il urgence à légiférer ? Au-delà de tous les cas particuliers, forcément dramatiques, un vrai débat doit s'engager en France sur tous ces sujets, sans précipitation ni course à l'émotion. Le débat sur l'euthanasie doit faire l'objet d'une vraie réflexion de fond, indépendamment de l'émotion suscitée par l'affaire Sébire.

Je suis plutôt contre la légalisation de l'euthanasie en raison des dangers réels de dérapage qui y sont associés. La légalisation de l'euthanasie risque de nous entraîner sur une pente glissante comme le démontre bien le cas des Pays-Bas où cette pratique est maintenant courante. Certains rapports avancent que, chaque année dans ce pays, 2 700 patients seraient euthanasiés à leur propre demande mais qu'au moins 1 000 autres seraient euthanasiés sans avoir donné leur consentement. Les conséquences sociales liées à la légalisation de l'euthanasie sont lourdes quand la pratique conduit à la perte du caractère volontaire du geste et, par conséquent, à la dévaluation de la vie humaine. La suppression de la souffrance doit-elle nécessairement passer par l'élimination de la personne souffrante ?

Dans des cas, comme celui de Mme Sébire, où l'envie de mourir est plus forte que l'envie de se battre, il existe toujours le suicide. Le suicide est un acte difficile, qui laisse le malade trouver et s'administrer les produits qui le feront mourir mais il s'agit d'un acte solitaire qui ne fait porter sur aucune conscience la mort d'une personne. Cependant, je crois que nous ne devons pas nous fermer à ce strict minimum en réfléchissant à l'"exception d'euthanasie" sans pour autant se précipiter sous l'effet de l'émotion.

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