NOUVEAU SITE EN PREPARATION
Ce blog est suspendu

Société Générale : la perte de 5 milliards

  • La banque assure avoir découvert une fraude d'un montant 4,9 milliards d'euros au sein de son activité de courtage. Un seul homme en serait responsable.
  • A cette fraude éventuelle s'ajoutent 2 milliards de dépréciations liées à la crise des subprimes, soit un total de 6,9 milliards d'euros.
"La situation financière est restaurée", affirme le PDG de la banque, Daniel Bouton pour rassurer ses clients. La Société Générale a annoncé ce jeudi matin avoir été victime d'une fraude au sein de son activité de courtage qui se monte à 4,9 milliards d'euros auxquels s'ajoutent 2 milliards de dépréciations liées à la crise des subprimes, soit un total de 6,9 milliards.

La banque a mis au jour cette fraude le 19 janvier : un trader opérant à Paris, dans une sous-division de ses activités de marché, a profité de "sa connaissance approfondie des procédures de contrôle", acquise lors de ses précédentes fonctions au sein du back-office du groupe, pour "dissimuler ses positions grâce à un montage élaboré de transactions fictives", explique la banque.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire après la plainte d'un actionnaire. L'association des petits porteurs actifs (APPAC) de la Société Générale, s'estimant aussi lésée par la banque, a déposé jeudi une plainte contre X auprès du procureur de Paris pour "diffusion de fausses informations ou trompeuses ayant agi sur le cours de Bourse des titres".

"Un homme seul"

Daniel Bouton a insisté jeudi dans une conférence de presse sur le fait que les pertes subies par sa banque provenaient d'un "homme seul qui a eu l'intelligence d'échapper à toutes les procédures de contrôle". Le PDG de la Société Générale a présenté ses "excuses" aux actionnaires. Il a par ailleurs annoncé que lui et son directeur général Philippe Citerne allaient renoncer à leur bonus 2007 ainsi qu'à leur salaire fixe "au moins jusqu'au 30 juin 2008".

Selon la banque, l'employé a reconnu les faits, a été relevé de ses fonctions et une procédure de licenciement a été engagée tandis que les responsables de sa supervision quitteront le groupe, précise la Société Générale. Il s'agirait d'un homme d'une trentaine d'années. Employé à la Société Générale depuis 2000, il avait auparavant travaillé pendant plusieurs années dans une autre banque.

Au sein de la banque d'investissement et de financement de la Société Générale (SGCIB), il était passé du "middle office" au "front office" en 2005, c'est-à-dire de la vérification des opérations des traders aux salles de marchés elles-mêmes. Daniel Bouton a déclaré jeudi ne pas savoir où il se trouve. Selon son avocat, le trader n'est en tout cas "pas en cavale". "Il était dans les locaux (du cabinet à Paris) aujourd'hui", a indiqué un membre du cabinet de son avocate, Me Elisabeth Meyer. La Société Générale a déposé plainte jeudi après-midi auprès du parquet du Tribunal de Nanterre contre ce trader, pour "faux en écritures de banque, usage de faux (...) et intrusions informatiques", a-t-elle annoncé.

La Banque de France rassure

Malgré cette perte colossale, le bénéfice net de la banque française sera positif en 2007, estimé entre 600 et 800 millions d'euros. Mais la chute est spectaculaire par rapport au résultat net de 5,221 milliards en 2006. Pour faire face à cette situation, la Société Générale a indiqué qu'elle allait procéder à une augmentation de capital de 5,5 milliards d'euros dans les semaines qui viennent.

Le gouverneur de la Banque de France Christian Noyer a assuré n'avoir "aucune inquiétude" sur la Société Générale qu'il a jugée "solide". La ministre française de l'Economie, Christine Lagarde, a annoncé jeudi qu'elle avait demandé à la Commission bancaire des "contrôles additionnels" sur les banques."Comment se fait-il qu'en dépit des contrôles, aucune malversation n'ait été décelée ?", s'est étonnée la ministre au Sénat.

Depuis le sommet de Davos, le Premier ministre François Fillon a estimé que la fraude "très importante" était "une affaire sérieuse" mais qui n'avait rien à voir "avec la situation des marchés financiers". La présidence de la République n'a pas souhaité réagir pour le moment. A la Bourse de Paris, l'action de la Société Générale a en tout cas fini en forte baisse de 4,14% à 75,81 euros.

0 commentaires

Enregistrer un commentaire

Les messages agressifs ou diffamatoires, les insultes et critiques personnelles, les grossièretés et vulgarités, et plus généralement tout message contrevenant aux lois françaises en vigueur sont interdits. Merci de votre compréhension.

Archive de blog
2007 : Juillet - Août - Septembre - Octobre - Novembre - Décembre
2008 : Janvier - Février - Mars - Avril - Mai - Juin - Juillet