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Au PS, c'est la gueule de bois

  • Entre la polémique autour de Jack Lang et les critiques des rénovateurs du parti, François Hollande affronte une nouvelle crise au sein de son parti.
  • "Le PS doit s'interroger sur sa stratégie de parti d'opposition", affirment notamment Manuel Valls et Jean-Marie Le Guen.
Ils n'ont pas pu régler leur linge sale en famille. Depuis l'annonce du résultat au Congrès de Versailles, les socialistes tentaient de faire taire leurs divisions mais le lendemain de défaite s'avère difficile. Rassemblés mardi matin en réunion de groupe, les députés PS ont abordé notamment "le cas" Lang. L'ancien ministre de la Culture est au centre de toutes les conversations depuis lundi soir puisqu'il est le seul parlementaire socialiste à avoir voté la réforme des institutions. Jack Lang a été durement critiqué par Jean-Marc Ayrault, Ségolène Royal ou encore François Hollande. Invité mardi matin de LCI, le porte-parole du PS Julien Dray a été très clair : "Il n'a plus sa place dans notre famille". "La moindre des choses, le respect que Jack Lang doit à ce parti auquel il a contribué, c'est de dire +je vis ma vie, vivez la vôtre de votre côté+", a estimé le porte-parole.

Interrogé par l'AFP sur ces déclarations, Jack Lang a répondu tout aussi clairement : "il n'est au pouvoir de personne de me rayer de la carte du paysage politique français". "Il y a trois boussoles qui me guident : mon idéal de gauche, ma conscience et la confiance populaire dont je bénéficie", a-t-il affirmé. Par ailleurs, l'ancien ministre de la Culture a déclaré "approuver totalement, intégralement" le texte des quatre députés PS qui, bien qu'ayant voté contre la révision, dénoncent, dans Le Monde daté de mercredi, "l'antisarkozysme pavlovien" du parti.

En effet, au-delà du vote de Jack Lang, la direction du PS et son premier secrétaire François Hollande se trouvent à nouveau fragilisés après le vote de la réforme institutionnelle voulue par Nicolas Sarkozy. S'ils ont fait taire leurs critiques le soir du résultat, des députés socialistes les ont exprimé sans détour dans une tribune publiée par Le Monde daté de jeudi. Christophe Caresche, Jean-Marie Le Guen, Gaëtan Gorce, et Manuel Valls estiment que "l'adoption de la réforme constitutionnelle conduit à s'interroger sur la pertinence de stratégie du Parti socialiste".

"Le PS se rétrécit sur lui-même"

Pour ces quatre députés, qui faisaient partie des 17 ayant appelé en mai à un "compromis" avec le président de la République, "le PS n'aura été ni en capacité de faire échec à cette réforme institutionnelle, ni en situation de l'infléchir". Pour eux, "le PS doit s'interroger sur sa stratégie de parti d'opposition. Sa disqualification résulte de son incapacité à s'abstraire d'une forme d'antisarkozysme pavlovien qui le conduit à s'opposer systématiquement à tout projet émanant du président de la République". "Au moment où la France connaît des défis majeurs, les Français n'attendent pas seulement que le Parti socialiste dénonce une politique inefficace et injuste, mais qu'il aide notre pays à surmonter ses difficultés", poursuivent-ils.

A quatre mois du congrès de Reims, cette défaite du PS au congrès de Versailles va donner l'occasion aux adversaires de François Hollande de dénoncer une nouvelle fois la stratégie du premier secrétaire. Les "rénovateurs" du parti ne supportent plus l'image politicienne qu'offre leur parti et le manque de lisibilité de ces décisions dans l'opinion. Le strauss-kahnien Jean-Marie Le Guen dénonçait ainsi dans les couloirs de l'Assemblée mardi "l'atmosphère" au PS "d'un appareil qui se rétrécit sur lui-même et ses certitudes et ne montre pas un esprit d'ouverture". Interrogé sur Jack Lang, il relativisait l'importance de son vote : "ce n'est pas la voix de Jack Lang qui a fait voter le texte", mais celles des radicaux de gauche". Il est vrai que pour François Hollande, le soutien du PRG à la réforme de Nicolas Sarkozy devrait être une préoccupation beaucoup plus importante que la position de l'ancien ministre de la Culture dont le vote n'est pas une surprise. Mais la stratégie du bouc émissaire est un classique dans les périodes de tempête.

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