- Après les "émeutes de la faim" et les cris d'alarme de dirigeants d'institutions internationales, la France presse l'UE de rester "une puissance agricole forte".
- Mais la politique européenne se retrouve en première ligne aussi sur la question des biocarburants. Officiellement, l'objectif européen en la matière est maintenu.
Les "émeutes de la faim" ont touché pour l'instant des pays de la région Afrique-Caraïbes, certains redoutent de les voir s'étendre en Asie... et déjà, leur écho a gagné l'Europe. En première ligne, la Politique Agricole Commune (PAC), depuis toujours objet de vifs bras de fer entre partenaires européens. Par la voix de Michel Barnier, la France a ainsi exhorté lundi l'UE à tout faire pour rester une puissance agricole forte.
A l'occasion d'une réunion avec ses collègues européens à Luxembourg, le ministre français de l'Agriculture a présenté une "initiative européenne pour la sécurité alimentaire", face à un "contexte grave de crises". Il propose que l'UE produise "plus et mieux". Une manière de répondre à ceux qui, comme le Royaume-Uni, prônent une baisse des subventions agricoles de l'UE, alors que les 27 sont en train d'établir un "bilan de santé" de la PAC. Pour Michel Barnier, la situation actuelle prouve notamment que l'UE doit rester intransigeante dans les négociations en cours à l'Organisation mondiale du commerce, où elle est sous pression pour réduire ses aides et droits de douane agricoles.
Une analyse sur laquelle le consensus pourrait être difficile. Si les déclarations d'intention sur la sécurité alimentaire devraient faire l'unanimité des 27, la France, soupçonnée de défendre aussi ses intérêts nationaux - elle est la première puissance agricole européenne - risque d'avoir plus de difficultés à emporter l'adhésion sur cette question de l'attitude envers l'OMC.
Les biocarburants, une idée hier, un crime aujourd'hui
Mais la politique de l'UE se retrouve au coeur des tensions par d'autres biais - notamment celui des biocarburants, accusés de contribuer à la flambée des prix. Entre autres denrées, le prix du riz s'est envolé de 75% en deux mois et celui du blé a grimpé de 120% au cours de l'année écoulée. Le problème est d'autant plus aigu que la part du revenu consacrée à l'alimentation atteint jusqu'à 75% dans les pays pauvres, contre 10 à 20% dans les pays riches. Or, l'un des facteurs expliquant cette envolée des prix est l'utilisation d'une part croissante et significative des terres arables pour produire des biocarburants. Pratiquement tout le supplément de récolte mondiale de maïs entre 2004 et 2007 a servi à fabriquer aux Etats-Unis cette alternative au pétrole. "La fabrication de biocarburants est aujourd'hui un crime contre l'humanité", a ainsi tonné lundi le Suisse Jean Ziegler.
L'Agence européenne de l'Environnement, un organisme relevant directement de la Commission européenne, a recommandé de "suspendre" l'objectif pour les biocarburants en raison des "menaces pour l'environnement". Mais la politique européenne n'est officiellement pas remise en cause : "Il n'est pas question pour l'instant de suspendre l'objectif fixé pour les biocarburants", a réaffirmé lundi Barbara Helfferich, porte-parole du commissaire à l'Environnement Stavros Dimas.
A l'occasion d'une réunion avec ses collègues européens à Luxembourg, le ministre français de l'Agriculture a présenté une "initiative européenne pour la sécurité alimentaire", face à un "contexte grave de crises". Il propose que l'UE produise "plus et mieux". Une manière de répondre à ceux qui, comme le Royaume-Uni, prônent une baisse des subventions agricoles de l'UE, alors que les 27 sont en train d'établir un "bilan de santé" de la PAC. Pour Michel Barnier, la situation actuelle prouve notamment que l'UE doit rester intransigeante dans les négociations en cours à l'Organisation mondiale du commerce, où elle est sous pression pour réduire ses aides et droits de douane agricoles.
Une analyse sur laquelle le consensus pourrait être difficile. Si les déclarations d'intention sur la sécurité alimentaire devraient faire l'unanimité des 27, la France, soupçonnée de défendre aussi ses intérêts nationaux - elle est la première puissance agricole européenne - risque d'avoir plus de difficultés à emporter l'adhésion sur cette question de l'attitude envers l'OMC.
Les biocarburants, une idée hier, un crime aujourd'hui
Mais la politique de l'UE se retrouve au coeur des tensions par d'autres biais - notamment celui des biocarburants, accusés de contribuer à la flambée des prix. Entre autres denrées, le prix du riz s'est envolé de 75% en deux mois et celui du blé a grimpé de 120% au cours de l'année écoulée. Le problème est d'autant plus aigu que la part du revenu consacrée à l'alimentation atteint jusqu'à 75% dans les pays pauvres, contre 10 à 20% dans les pays riches. Or, l'un des facteurs expliquant cette envolée des prix est l'utilisation d'une part croissante et significative des terres arables pour produire des biocarburants. Pratiquement tout le supplément de récolte mondiale de maïs entre 2004 et 2007 a servi à fabriquer aux Etats-Unis cette alternative au pétrole. "La fabrication de biocarburants est aujourd'hui un crime contre l'humanité", a ainsi tonné lundi le Suisse Jean Ziegler.
L'Agence européenne de l'Environnement, un organisme relevant directement de la Commission européenne, a recommandé de "suspendre" l'objectif pour les biocarburants en raison des "menaces pour l'environnement". Mais la politique européenne n'est officiellement pas remise en cause : "Il n'est pas question pour l'instant de suspendre l'objectif fixé pour les biocarburants", a réaffirmé lundi Barbara Helfferich, porte-parole du commissaire à l'Environnement Stavros Dimas.
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