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Le n°2 des Farc tué par l'armée

  • Raul Reyes, bras droit de Manuel Marulanda et porte-parole de la guérilla, a été tué dans le bombardement d'un camp des Farc en territoire équatorien.
  • Sa mort, avec celle de 16 autres guérilleros, sera certainement un coup dur pour les Farc tout comme pour le processus de libération des otages, dont Ingrid Betancourt.
Cet homme de 59 ans était la tête visible des Farc. La nouvelle de sa mort a fait l'effet d'une petite bombe, trois jours après la libération unilatérale de quatre otages des Farc. Raul Reyes, n°2 des Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie), a été tué par l'armée, a confirmé samedi le ministre de la Défense, après l'annonce faite par la radio Caracol et une source gouvernementale. "Il s'agit du coup le plus important porté jusqu'ici à ce mouvement terroriste", a commenté le ministre de la Défense.

Si sa mort va porter un coup très rude aux Farc sous pression de la diplomatie internationale, elle risque aussi de porter un nouveau coup aux relations difficiles entre le président Alvaro Uribe et les guérilleros marxistes, qui détiennent notamment Ingrid Betancourt. Sa disparition pourrait même compromettre la libération des otages. En juillet 2005, Raul Reyes avait déclaré : "Si Uribe est réélu, Ingrid pourrait passer quatre ans supplémentaires en détention".

Dans un communiqué, Nicolas Sarkozy regrette à demi-mot cette opération militaire. Il a d'ores et déjà appelé à "toutes les parties concernées à faire prévaloir les considérations humanitaires" après "ces opérations militaires apparemment ciblées" et à "conforter la dynamique positive (...) amorcée avec la libération unilatérale de plusieurs otages", "un moment crucial".

De nouvelles libérations compromises ?

Bras droit du chef des Farc, Manuel Marulanda, dont on n'a pas eu de preuve de vie depuis des mois, et porte-parole de la guérilla marxiste, c'est lui qui recevait la presse, rencontrait les émissaires internationaux (français, vénézuéliens, colombiens...), négociait avec eux pour un échange humanitaire de prisonniers... Il faisait partie des 7 membres du secrétariat des Farc, l'une des plus anciennes guérillas marxistes d'Amérique latine classée comme "organisation terroriste" par les Etats-Unis et l'Union européenne. En octobre, l'armée colombienne, appuyée par l'aviation, avait tué un autre chef militaire des Farc, Gustavo Rueda Diaz, dans un camp proche de la côte caraïbe. Un mois auparavant, Tomas Medina, un rebelle impliqué dans le trafic d'armes et de drogue, avait été tué près du Venezuela.

Une manifestation de soutien à la Franco-Colombienne se déroulait samdi après-midi devant l'ambassade de Colombie à Paris. Les proches d'Ingrid Betancourt ont toujours prôné les négociations avec les Farc, rejettant la méthode forte du président Uribe et la possilité d'une attaque de l'armée. Ils se disent rongés par l'inquiétude, et l'ex-mari de l'otage, Fabrice Delloye aurait même appelé le président français au téléphone pour qu'il s'assure que les Farc ne vont pas s'en prendre aux otages. Vendredi, Nicolas Sarkozy s'est redit prêt à aller chercher l'otage, estimant qu'elle est "en danger de mort".

Bogota reçoit pour sa part des milliards de dollars d'aide américaine pour éliminer les Farc et lutter contre le trafic de cocaïne. Le président vénézuélien Hugo Chavez, chef de file de la gauche en Amérique latine et sympathisant de la cause des Farc, tente actuellement d'obtenir la libération de nouveaux otages.

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