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Le Kenya s'enlise dans la violence

  • Au moins 35 personnes ont été brûlées vives mardi dans une église où elles s'étaient réfugiées pour fuir les violences post-électorales.
  • Le président Kibaki a demandé mardi aux dirigeants des partis politiques du pays de se rencontrer immédiatement et d'appeler publiquement au calme.
Les émeutes post-électorales prennent des airs de conflit ethnique. La violence fait rage au Kenya et le pays s'enlise dans l'horreur. Au moins 35 personnes ont été brûlées vives mardi dans une église d'Eldoret, à l'ouest, où elles s'étaient réfugiées pour fuir les violences post-électorales, selon la police et la Croix-Rouge. "Nous avons été informés que 42 personnes ont été transportées à l'hôpital, grièvement brûlées, mais je ne peux pas confirmer le nombre de morts dans l'église", a déclaré un responsable de la Croix-Rouge locale. Eldoret est l'une des villes kényanes les plus touchées par les émeutes qui ensanglantent le Kenya depuis les élections générales contestées du 27 décembre et qui ont tué environ 300 personnes.

Selon la Croix-Rouge kényane, qui dénonce "une tuerie insensée", les violences ont en outre provoqué le déplacement d'au moins 70.000 personnes dans l'ouest du pays., alors que des centaines de Kényans appartenant à la tribu Kikuyu du président Kibaki se sont réfugiés en Ouganda voisin.

"Nettoyage ethnique"

Le secrétaire général de Croix-Rouge kényane, Abbass Gulled, qui s'est rendu un peu plus tôt mardi dans cette région de la vallée du Rift, a décrit la situation sur place d'"inimaginable". Un haut responsable de la police kényane a expliqué que les violences en cours dans la vallée du Rift, notamment à Eldoret, pouvaient être décrites comme un "nettoyage ethnique". "Une ethnie prend pour cible une autre ethnie dans ce qui peut véritablement être qualifié de nettoyage ethnique", a-t-il assuré.

Mardi, au moins 66 cadavres ont été découverts après une nouvelle nuit d'émeutes et d'affrontement inter-ethniques. Pour lutter contre ces affrontements sanglants, un couvre-feu a été imposé à Kisumu, troisième ville du Kénya et bastion du chef de l'opposition Raila Odinga, de 6 heures à 18 heures. La police "a reçu l'ordre d'abattre" ceux qui ne le respecteraient pas, a indiqué lundi un haut responsable de la police.

Enquête indépendante

Ces violences urbaines à caractère politique sont les pires dans le pays depuis une tentative de coup d'Etat avortée en 1982. Quelques minutes après l'annonce de la victoire de Mwai Kibaki dimanche, des émeutes meurtrières avaient éclaté dans les fiefs du candidat de l'opposition Raila Odinga, à Kibera, plus grand bidonville de Nairobi, et dans plusieurs villes de l'Ouest. Le président Kibaki a demandé mardi aux dirigeants des partis politiques du pays de se rencontrer immédiatement et d'appeler publiquement au calme.

La mission d'observation de l'Union européenne des élections générales kényanes a demandé mardi une enquête indépendante sur les résultats de la présidentielle. "Les élections générales de la République kényane n'ont pas respecté les critères internationaux et régionaux d'élections démocratiques", selon le chef de la mission de l'UE. "Elles sont entachées par le manque de transparence dans la collecte et le dépouillement des résultats de la présidentielle, qui soulève des doutes sur la justesse du résultat final". Et lLe Premier ministre britannique Gordon Brown a appelé mardi Mwai Kibaki et Raila Odinga à se rencontrer et à "explorer" l'idée d'un gouvernement d'union, demandant à l'Union africaine de fournir son aide. Celle-ci a appelé les partis à "la retenue" et "la concertation". La France a exprimé mardi sa consternation face aux violences.

Des pressions ?

Le président de la commission électorale kényane a affirmé mardi qu'il était soumis à des pressions lorsqu'il a annoncé la réélection de Mwai Kibaki. Il a déclaré que les membres de la mission d'observation de l'Union européenne et de la commission nationale kényane des droits de l'homme souhaitaient que l'annonce des résultats soit repoussée d'une semaine pour examiner de présumées irrégularités.

Mais le parti de l'unité nationale (Party of National Unity - PNU, au pouvoir) et celui de l'opposant, le Mouvement démocratique orange (ODM), exigeaient que les résultats soient rendus publics immédiatement.

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