- Le président colombien reproche au président vénézuélien de ne pas l'avoir consulté directement pour obtenir des informations sur les otages des FARC.
- Nicolas Sarkozy a demandé chef d'Etat colombien de "maintenir le dialogue" avec Hugo Chavez.
Il a ainsi enfreint un accord passé avec Uribe, selon lequel seuls les deux présidents discuteraient du dossier. "C'est un important recul pour un éventuel échange d'otages, mais Uribe n'avait pas le choix", a estimé Pablo Casas, un analyste du groupe de réflexion Sécurité et démocratie. "On ne peut accepter que le président d'un autre pays demande directement des informations à votre plus haut gradé. C'est complètement contraire au protocole", a-t-il ajouté. La décision est tombée alors qu'Uribe decrivait encore mercredi soir la médiation du président Chavez comme le meilleur espoir de libération des otages des Farc.
La preuve de vie s'éloigne
Cette décision douche les espoirs placés par les familles des otages, dont les proches d'Ingrid Betancourt. "C'est dramatique", a déclaré jeudi Fabrice Delloye, ex-mari de d'Ingrid Betancourt. "Quelle que soit la personnalité" d'Hugo Chavez et de la sénatrice Piedad Cordoba, ces médiateurs étaient "des personnalités incontournables pour arriver dans les prochains mois à un accord humanitaire" pour régler le sort des otages et "à un accord de paix". "Le monde entier en est témoin : Uribe est un homme extrêmement difficile, capable de changer d'idées du jour au lendemain", a-t-il ajouté. "Il montre qu'il ne veut pas trouver une solution pacifique et ne veut pas que nos otages rentrent", a-t-il accusé. La soeur d'Ingrid Betancourt est en route pour la Colombie, pour tenter de persuader le président colombien de revenir sur sa décision. De son côté, Nicolas Sarkozy a demandé au président colombien de "maintenir le dialogue" avec Hugo Chavez.
Hugo Chavez avait été invité en août par la Colombie à tenter d'obtenir un accord d'échange entre les otages de la rébellion et des guérilleros emprisonnés. Alvaro Uribe lui avait donné lundi jusqu'à la fin de l'année pour réussir sa médiation. En début de semaine à Paris, le président vénézuélien avait affirmé que les Farc apporteraient bientôt "une preuve de vie" d'Ingrid Betancourt. La sénatrice franco-colombienne a été enlevée en février 2002 par les rebelles marxistes qui n'ont fourni aucune preuve qu'elle est encore en vie depuis 2003.
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