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Sarkozy lance un "New Deal écologique"

  • Le chef de l'Etat a conclu jeudi le Grenelle de l'environnement en annonçant une série de programmes ambitieux.
  • Al Gore et Manuel Barroso étaient à ses côtés.
C'est dans un "plan Marshall" du développement durable, dans un "New Deal écologique" que la France veut s'engager, a affirmé jeudi Nicolas Sarkozy. Son discours volontariste a conclu les deux journées du Grenelle de l'environnement et repris les principales mesures proposées par les négociateurs de ces tables rondes : représentants de l'Etat, des associations écologistes, de l'entreprise et des collectivités territoriales.

"Vos mesures, je les fais miennes (...) je les mettrai en œuvre", leur a assuré le président de la République, après avoir rendu un hommage appuyé aux participants et à Jean-Louis Borloo. "C'est bien à une révolution que nous amène le Grenelle de l'environnement, a-t-il pointé. Révolution des comportements, des objectifs, des politiques, des critères."

Fiscalité

Nicolas Sarkozy s'est prononcé "contre toute fiscalité supplémentaire qui pèserait sur les ménages et les entreprises". Selon lui, "tout impôt nouveau doit être compensé". Il demandera ainsi à l'Union européenne "une TVA à taux réduit sur tous les produits écologiques". La création de la taxe climat-énergie, ou taxe carbone que réclamaient les ONG écologistes, sera ainsi adoptée "en contrepartie d'un allègement de la taxation du travail". "L'objectif est de taxer plus les pollutions, notamment les énergies fossiles, et de taxer moins le travail", a-t-il poursuivi.

En revanche, Nicolas Sarkozy veut s'attaquer au "dumping environnemental", qu'il considère comme une "déloyauté", en taxant les pays qui ne respectent pas le protocole de Kyoto. Il a souhaité que ses partenaires européens prennent part à ce combat.

Investissements

Rappelant que la politique en faveur de l'environnement est avant tout une politique d'investissements, Nicolas Sarkozy a annoncé un "programme national de développement durable", doté d'investissements massifs, à l'image du Plan Marshall américain qui a permis à l'Europe de se relever après la deuxième guerre mondiale. Un milliard d'euros sur quatre ans seront ainsi consacré à la recherche "verte". Des fonds seront également consacrés au développement des transports alternatifs à la route (voies ferrées, fluviales...) afin de réduire de trois millions le nombre de camions circulant en France d'ici à 2020.

Le gouvernement souhaite aussi investir dans le bâtiment neuf et ancien (800.000 HLM à rénover en priorité) ainsi que dans une "agriculture durable", utilisant moins de pesticides. Les cantines publiques proposeront ainsi au moins un repas bio par semaine. Tous ces engagements financiers se traduiront par "100.000 nouveaux emplois dans le bâtiment, 50.000 dans les énergies nouvelles", a précisé le président, évoquant une baisse de 40% de la facture énergétique des ménages en 2020.

Transparence

"Les Français ont le droit de savoir et de se faire leur propre opinion", a souligné le chef de l'Etat, qui prône un "droit de transparence total, y compris sur le nucléaire et les OGM". Face aux "doutes" que soulèvent les cultures transgéniques, le président a ainsi annoncé la "suspension de la commercialisation des OGM pesticides avant la fin de l'année". En revanche, "il est illusoire de relever le défi climatique sans le nucléaire", a-t-il dit, mais "le nucléaire n'est pas la solution unique". D'où le lancement prochain d'un "programme national des énergies renouvelables" avec la "même ambition" que le programme nucléaire démarré en 1974. Double objectif : réduire les besoins d'énergie et parvenir à 95% d'énergie électrique sans carbone.

Le chef de l'Etat a par ailleurs défendu le "principe de précaution", contesté par les travaux de la Commission Attali sur la croissance, expliquant qu'il devait "être interprété comme un principe de responsabilité" notamment pour les auteurs de pollutions.

Hommage aux Français

Trois invités d'honneur étaient également présents : l'Américain Al Gore et la Kényane Wangari Maathai, deux prix Nobel de la Paix honorés pour leur combat en faveur de la préservation de la planète, ainsi que le président de la commission européenne, Manuel Barroso. L'ex-vice président américain a adressé ses "félicitations au peuple français" et au président Sarkozy pour avoir su organiser le Grenelle de l'environnement. "Nous avons besoin d'un Grenelle mondial, a déclaré Al Gore, pour aller loin et vite."

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