- La force des inimitiés rue de Solférino délie les langues sur la possibilité d'un scénario-catastrophe.
"Quand un couple n'est même plus capable de s'entendre sur le prénom d'un enfant, il n'a plus qu'à divorcer". Cette comparaison d'un militant socialiste à propos de la querelle sémantique sur le libéralisme en dit long sur l'ambiance qui règne actuellement dans les couloirs de la rue de Solférino. Libéralisme politique ou économique ? Social-démocratie ? Social-libéralisme ? Gauche réformiste ? Seul des thésards en science politique parviennent à suivre la guerre des mots qui agite depuis quelques jours le PS, et encore... Depuis la sortie du livre de Bertrand Delanoë et la réponse qui lui a été faite par Ségolène Royal, la tension est montée d'un gros cran dans la pré-bataille du congrès de novembre. Une tension qui révèle l'ampleur des rivalités personnelles entre présidentiables.
Comme le note le politologue Olivier Duhamel, "pour la première fois chez les socialistes, les conflits ne recouvrent plus des oppositions idéologiques mais seulement des ambitions". Et les uns et les autres sont à ce point d'accord sur le fond qu'ils vont ratifier dans dix jours une nouvelle déclaration de principes qui se prononce pour "une économie sociale et écologique de marché". Si le tournant réaliste du PS est une réelle avancée, la querelle sur les mots maquille le manque de propositions concrètes. Polémiquer sur les mots permet tout juste de patienter jusqu'au prochain congrès à peu de frais.
"Les blessures saignent à nouveau"
A peu de frais ? Pas si sûr à en croire les confidences glissées ici ou là par certains ténors du PS depuis quelques jours. "Il faut faire baisser la pression car sinon nous arriverons au congrès de Reims dans un sale état. Nos troupes s'inquiètent", explique un vieux député pourtant rompu aux ambiances sportives. Même analyse exprimée lundi au micro de RTL par Jean-Marc Ayrault : "Aujourd'hui, c'est le cartel des non au Parti socialiste: il y a ceux qui ne veulent pas de Bertrand, ceux qui ne veulent pas de Ségolène et puis il y a ceux qui ne veulent ni de Ségolène ni de Bertrand. Demain, vous aurez peut-être la coalition de ceux qui ne veulent pas de Martine, jusqu'où va-t-on aller comme ça !". Aujourd'hui personne ne sait vraiment. Car même lorsque les "reconstructeurs" réunissent dimanche dernier un millier de cadres pour une rencontre sur le projet, les phrases les plus applaudies sont les flèches lancées à la tribune contre tel ou tel dirigeant. "La campagne des municipales a endormi les blessures de la présidentielle. Aujourd'hui elles saignent à nouveau", résume un participant.
Comment tous ce gens-là vont-ils pouvoir continuer à vivre ensemble ? La question est posée. "C'est incroyable de voir à quel point tant de défaites ne provoquent même plus de sursaut collectif. Si les choses ne bougent pas en interne, elles finiront pas bouger autrement, ce que je ne souhaite pas", prévient un ancien porte-parole de Ségolène Royal. Traduction : certains présidentiables pourraient tenter de continuer à l'extérieur du PS leur combat politique. Et de poursuivre : "ne vous demandez pas pourquoi la gauche ne présente pas d'idée nouvelle, 100% des énergies sont concentrées sur la meilleure façon de barrer la route au voisin." Interrogé dans le Nouvel Obs sur un risque de scission au PS, Michel Sapin a eu cette réponse :"nous n'en sommes pas là."
Deux candidats PS en 2012 ?
Mais François Hollande s'inquiète à mots couverts. .Lors d'une conversation avec Jean-Paul Huchon filmée à son insu il y a quelques jours, il a évoqué la diabolisation dont était victime son ex-compagne : "Il y a un risque... Si tu la diabolises, alors à ce moment là, elle va dire : si vous ne voulez pas de moi, alors je vais me présenter ailleurs. Si tu dis qu'elle est pas des nôtres, on se retrouve avec deux candidats pour les élections. C'est de la folie". Deux candidats du PS en 2012 ? Ce scénario-catastrophe pour la gauche n'est plus de pure fiction. Avec un François Bayrou récoltant, si son parti se requinque, les fruits de cette guerre des roses et un Olivier Besancenot s'incrustant avec un score à deux chiffres.
Que Ségolène Royal l'emporte au mois de novembre, il paraît difficile de croire les éléphants capables de se soumettre à une "démocratie participative" tant décriée ou à une personnalisation du pouvoir tant assumée. Le fabiusien Claude Bartolone explique tout haut ce que ses détracteurs lâchent tout bas : "elle n'a pas changé malgré sa défaite, ni sur le plan personnel ni sur le plan politique". Mais qu'elle échoue, il sera alors tant pour elle de consolider ses positions chez les militants afin de prendre sa revanche au congrès de désignation présidentiel de 2011. Dans les deux cas, quatre années de guérilla incessante entre deux camps irréconciliables. Avec des rafales ou tirs de mortiers qui rendront acrobatique une candidature unique du PS. C'est toute la tristesse d'un parti que ses militants courageux veulent rénover avec des dirigeants qui ne se supportent plus.
Comme le note le politologue Olivier Duhamel, "pour la première fois chez les socialistes, les conflits ne recouvrent plus des oppositions idéologiques mais seulement des ambitions". Et les uns et les autres sont à ce point d'accord sur le fond qu'ils vont ratifier dans dix jours une nouvelle déclaration de principes qui se prononce pour "une économie sociale et écologique de marché". Si le tournant réaliste du PS est une réelle avancée, la querelle sur les mots maquille le manque de propositions concrètes. Polémiquer sur les mots permet tout juste de patienter jusqu'au prochain congrès à peu de frais.
"Les blessures saignent à nouveau"
A peu de frais ? Pas si sûr à en croire les confidences glissées ici ou là par certains ténors du PS depuis quelques jours. "Il faut faire baisser la pression car sinon nous arriverons au congrès de Reims dans un sale état. Nos troupes s'inquiètent", explique un vieux député pourtant rompu aux ambiances sportives. Même analyse exprimée lundi au micro de RTL par Jean-Marc Ayrault : "Aujourd'hui, c'est le cartel des non au Parti socialiste: il y a ceux qui ne veulent pas de Bertrand, ceux qui ne veulent pas de Ségolène et puis il y a ceux qui ne veulent ni de Ségolène ni de Bertrand. Demain, vous aurez peut-être la coalition de ceux qui ne veulent pas de Martine, jusqu'où va-t-on aller comme ça !". Aujourd'hui personne ne sait vraiment. Car même lorsque les "reconstructeurs" réunissent dimanche dernier un millier de cadres pour une rencontre sur le projet, les phrases les plus applaudies sont les flèches lancées à la tribune contre tel ou tel dirigeant. "La campagne des municipales a endormi les blessures de la présidentielle. Aujourd'hui elles saignent à nouveau", résume un participant.
Comment tous ce gens-là vont-ils pouvoir continuer à vivre ensemble ? La question est posée. "C'est incroyable de voir à quel point tant de défaites ne provoquent même plus de sursaut collectif. Si les choses ne bougent pas en interne, elles finiront pas bouger autrement, ce que je ne souhaite pas", prévient un ancien porte-parole de Ségolène Royal. Traduction : certains présidentiables pourraient tenter de continuer à l'extérieur du PS leur combat politique. Et de poursuivre : "ne vous demandez pas pourquoi la gauche ne présente pas d'idée nouvelle, 100% des énergies sont concentrées sur la meilleure façon de barrer la route au voisin." Interrogé dans le Nouvel Obs sur un risque de scission au PS, Michel Sapin a eu cette réponse :"nous n'en sommes pas là."
Deux candidats PS en 2012 ?
Mais François Hollande s'inquiète à mots couverts. .Lors d'une conversation avec Jean-Paul Huchon filmée à son insu il y a quelques jours, il a évoqué la diabolisation dont était victime son ex-compagne : "Il y a un risque... Si tu la diabolises, alors à ce moment là, elle va dire : si vous ne voulez pas de moi, alors je vais me présenter ailleurs. Si tu dis qu'elle est pas des nôtres, on se retrouve avec deux candidats pour les élections. C'est de la folie". Deux candidats du PS en 2012 ? Ce scénario-catastrophe pour la gauche n'est plus de pure fiction. Avec un François Bayrou récoltant, si son parti se requinque, les fruits de cette guerre des roses et un Olivier Besancenot s'incrustant avec un score à deux chiffres.
Que Ségolène Royal l'emporte au mois de novembre, il paraît difficile de croire les éléphants capables de se soumettre à une "démocratie participative" tant décriée ou à une personnalisation du pouvoir tant assumée. Le fabiusien Claude Bartolone explique tout haut ce que ses détracteurs lâchent tout bas : "elle n'a pas changé malgré sa défaite, ni sur le plan personnel ni sur le plan politique". Mais qu'elle échoue, il sera alors tant pour elle de consolider ses positions chez les militants afin de prendre sa revanche au congrès de désignation présidentiel de 2011. Dans les deux cas, quatre années de guérilla incessante entre deux camps irréconciliables. Avec des rafales ou tirs de mortiers qui rendront acrobatique une candidature unique du PS. C'est toute la tristesse d'un parti que ses militants courageux veulent rénover avec des dirigeants qui ne se supportent plus.
"Au bord du gouffre !"
Sarkozyfrance2007
Sarkozyfrance2007
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