NOUVEAU SITE EN PREPARATION
Ce blog est suspendu

Lazare Ponticelli, dernier poilu s'est éteint

  • Lazare Ponticelli, le dernier "poilu" de la guerre 1914-1918, est décédé à l'âge de 110 ans.
  • Un hommage national à l'ensemble des Français mobilisés durant la Première guerre mondiale sera rendu Lundi en présence de Nicolas Sarkozy.
La nouvelle de sa disparition a été annoncée mercredi par un communiqué de l'Elysée : Lazare Ponticelli, le dernier des 8,5 millions de poilus, s'est éteint à l'âge de 110 ans. La vie de ce Franco-Italien s'apparente à un roman. Celle d'un petit Italien parti tout seul de son village natal, près de Bettola (nord de l'Italie), à 9 ans et demi, pour fuir la misère et gagner le "paradis", la France. Il vivra alors avec sa mère et ses frères à Nogent-sur-Marne, où réside à l'époque une importante communauté italienne.

Lazare Ponticelli n'a pas 17 ans quand il s'engage en 1914 dans les rangs du 1er Régiment de marche de Sidi-Bel-Abbès (Légion étrangère). Un mois de classes et le voilà au front, "à Soissons, en deuxième ligne", puis en Argonne. "A la première attaque, sur la cote 707/708, on a été décimé immédiatement car on n'avait pas de tranchées", se souvenait-il il y a quelques mois encore, lors d'une interview réalisée à l'occasion des commémorations du 11 novembre 2007. "Les Allemands en avaient, pas nous". C'est lui qui "fait le premier pansement" à son frère Céleste, blessé. Ceux qui n'étaient pas tombés ont été "ramassés et on nous a expédiés à Verdun".

C'est là, au fond des tranchées, au milieu "des rats qui se baladaient", qu'il sera rattrapé par l'Italie en 1915. "On me demandait au poste de commandement". Il y apprend que, comme tous les Italiens engagés dans l'armée française, il doit partir combattre sous le drapeau transalpin après l'entrée en guerre de l'Italie au côté de la France. C'est donc comme chasseur alpin, de l'autre côté de la frontière, qu'il poursuivra la guerre, se battant contre les Autrichiens.

De ce long conflit, dont il était sorti indemne excepté une blessure à la joue, il avait retenu une chose: "Vous tirez sur des pères de famille, c'est complètement idiot la guerre". Démobilisé en 1916, il rentre en France en 1921 et lance avec deux de ses frères une entreprise de montage et d'entretien de cheminées d'usine, dont les activités vont s'étendre au montage-levage, particulièrement dans le secteur du raffinage du pétrole. La société Ponticelli Frères existe toujours et compte 2 000 salariés.

Ce dernier légionnaire de la Guerre 14-18, naturalisé en 1939, avait dans un premier temps refusé l'idée d'avoir des obsèques nationales comme le proposait le gouvernement, mais avait finalement décidé d'accepter, "au nom de tous ceux qui sont morts, hommes et femmes" pendant la première Guerre mondiale.

Un hommage national sera rendu lundi matin aux Invalides à Lazare Ponticelli a annoncé Alain Marleix, secrétaire d'Etat chargé des Anciens combattants. Cette cérémonie nationale, en présence notamment du président de la République Nicolas Sarkozy, répondra au souhait du défunt, qui voulait "qu'au-delà de sa personne, on rende hommage à toutes le victimes civiles et militaires de la Grande guerre, en particulier les femmes qui ont joué un rôle majeur", a précisé Alain Marleix, venu se recueillir sur la dépouille du dernier grand témoin français combattant de la Grande guerre.

0 commentaires

Enregistrer un commentaire

Les messages agressifs ou diffamatoires, les insultes et critiques personnelles, les grossièretés et vulgarités, et plus généralement tout message contrevenant aux lois françaises en vigueur sont interdits. Merci de votre compréhension.

Archive de blog
2007 : Juillet - Août - Septembre - Octobre - Novembre - Décembre
2008 : Janvier - Février - Mars - Avril - Mai - Juin - Juillet