- Les stades sont prêts, mais la Chine s'inquiète face à la montée des appels au boycott de l'événement.
La Chine entend faire des Jeux olympiques de 2008 la vitrine impeccable de sa réussite. Pourtant, elle découvre à six mois de l'échéance qu'elle ne contrôle pas tout. En pliant bagage, le cinéaste Steven Spielberg vient d'infliger un cruel revers de relations publiques aux seize jours "de rêve" que Pékin promet à la planète pour le mois d'août.
La majorité des Chinois n'en a rien su, puisque la presse a censuré l'information en dépit de l'"ouverture" promise il y a sept ans lorsque Pékin a décroché les JO. À destination d'une audience uniquement étrangère, le porte-parole de la diplomatie Liu Jianchao a dénoncé hier "des perturbations politiques" qui seraient "contraires à l'esprit olympique". La République populaire reproche à l'Occident de trahir l'idéal sportif et d'utiliser les jeux contre elle.
Double jeu de la Chine
Le drame humanitaire du Darfour, lui, montre la République populaire sous un jour moins flatteur que les brochures distribuées à Pékin. La Chine achète les deux tiers du pétrole soudanais et vend au régime islamique d'Omar el-Béchir des armes dont beaucoup se retrouvent au Darfour, voire au Tchad, aux mains de milices appuyées par Khartoum.
Les soucis soudanais du PC chinois ne s'arrêteront pas là. Huit Prix Nobel, dont l'archevêque sud-africain Desmond Tutu et l'auteur latino-américain Rigoberta Menchu, viennent à leur tour de dénoncer le double jeu de Pékin. D'un côté, la Chine vote à l'ONU l'envoi au Darfour de soldats de la paix. De l'autre, elle "garde le silence lorsque le Soudan en bloque de facto le déploiement". Le texte des Nobel, devenu une pétition internationale, gagne chaque jour en signatures dans les milieux politiques et sportifs, des deux côtés de l'Atlantique.
Vu de Pékin, le contraste ne peut être plus saisissant. Tandis que les technocrates et les ingénieurs chinois peaufinent jusqu'au détail les plus belles installations olympiques jamais construites, la direction chinoise se montre à découvert sur le front plus fluide et plus compliqué des relations publiques.
Le Tibet ? Taïwan ? L'environnement ? La secte Falungong ? D'où viendra le prochain incendie ? Le parti unique n'est pas du genre à reconnaître ses erreurs, mais il vient d'avouer une faiblesse : Xi Jinping, étoile montante du PC et plausible successeur de Hu Jintao en 2012, vient d'être promu responsable numéro un des jeux de l'été. À Pékin, personne n'en avait douté. Les JO sont d'abord une affaire politique.
Il faut continuer et intensifier les menaces sur la Chine pour lui faire ouvrir les yeux sur le drame du Darfour. Aujourd'hui la meilleure des armes que nous avons pour faire pression sur Pékin est la menace d'un boycott des JO en 2008. Il ne faudra cependant pas avoir peur de mettre les menaces à exécution le moment venu si Pékin ne réagit pas immédiatement.
La majorité des Chinois n'en a rien su, puisque la presse a censuré l'information en dépit de l'"ouverture" promise il y a sept ans lorsque Pékin a décroché les JO. À destination d'une audience uniquement étrangère, le porte-parole de la diplomatie Liu Jianchao a dénoncé hier "des perturbations politiques" qui seraient "contraires à l'esprit olympique". La République populaire reproche à l'Occident de trahir l'idéal sportif et d'utiliser les jeux contre elle.
Double jeu de la Chine
Le drame humanitaire du Darfour, lui, montre la République populaire sous un jour moins flatteur que les brochures distribuées à Pékin. La Chine achète les deux tiers du pétrole soudanais et vend au régime islamique d'Omar el-Béchir des armes dont beaucoup se retrouvent au Darfour, voire au Tchad, aux mains de milices appuyées par Khartoum.
Les soucis soudanais du PC chinois ne s'arrêteront pas là. Huit Prix Nobel, dont l'archevêque sud-africain Desmond Tutu et l'auteur latino-américain Rigoberta Menchu, viennent à leur tour de dénoncer le double jeu de Pékin. D'un côté, la Chine vote à l'ONU l'envoi au Darfour de soldats de la paix. De l'autre, elle "garde le silence lorsque le Soudan en bloque de facto le déploiement". Le texte des Nobel, devenu une pétition internationale, gagne chaque jour en signatures dans les milieux politiques et sportifs, des deux côtés de l'Atlantique.
Vu de Pékin, le contraste ne peut être plus saisissant. Tandis que les technocrates et les ingénieurs chinois peaufinent jusqu'au détail les plus belles installations olympiques jamais construites, la direction chinoise se montre à découvert sur le front plus fluide et plus compliqué des relations publiques.
Le Tibet ? Taïwan ? L'environnement ? La secte Falungong ? D'où viendra le prochain incendie ? Le parti unique n'est pas du genre à reconnaître ses erreurs, mais il vient d'avouer une faiblesse : Xi Jinping, étoile montante du PC et plausible successeur de Hu Jintao en 2012, vient d'être promu responsable numéro un des jeux de l'été. À Pékin, personne n'en avait douté. Les JO sont d'abord une affaire politique.
Il faut continuer et intensifier les menaces sur la Chine pour lui faire ouvrir les yeux sur le drame du Darfour. Aujourd'hui la meilleure des armes que nous avons pour faire pression sur Pékin est la menace d'un boycott des JO en 2008. Il ne faudra cependant pas avoir peur de mettre les menaces à exécution le moment venu si Pékin ne réagit pas immédiatement.
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