- Mardi 13 novembre, Nicolas Sarkozy a exposé au Parlement européen les priorités de la Présidence française de l'Union qui débutera le 1er juillet 2008. Cette visite officielle du chef de l'Etat à Strasbourg a été l'occasion de souligner les défis auxquels l'Europe est confrontée aujourd'hui mais aussi de défendre les réformes entreprises en France.
Lors de son intervention devant les députés européens, réunis à Strasbourg en session plénière, Nicolas Sarkozy a mis l'accent sur l'importance de tenir compte des craintes des citoyens européens.
Revenant sur les "non" français et néerlandais, le Président de la République a constaté que l'Europe était devenue "une machine" pour "des millions d’hommes et de femmes en Europe qui s’étaient mis à désespérer de l’Europe parce qu’ils avaient le sentiment qu’elle ne les protégeait plus, qu’elle était devenue indifférente aux difficultés de leur vie, qu’elle ne s’adressait plus à eux."
Pour le Président français, l'Europe ne doit pas être perçue comme une menace contre les identités mais comme une protection. "[Ce] mot ne doit pas être banni", a souligné le chef de l'Etat.
Nicolas Sarkozy a aussi salué la diversité européenne, la "plus grande richesse" des citoyens européens, et également la pluralité politique pour la démocratie européenne.
Le chef de l'Etat a défendu l'extension du vote à la majorité dans le Traité modificatif, expliquant que "l'unanimité [est] le système qui permet à quelques uns d’imposer leur loi à tous les autres". Le Président français a rappelé qu'il n'y aurait pas de référendum en France sur le traité, puisqu'il avait "été autorisé par le peuple français à faire ratifier le traité par le Parlement".
Les priorités de la Présidence française
Bien que rejetant toute notion de protectionnisme économique, Nicolas Sarkozy a évoqué la nécessité de débattre de la préférence communautaire, de doter l'Europe de moyens pour faire face à la concurrence déloyale, au dumping, et d'assurer l'indépendance énergétique et alimentaire.
Le Président français a également souligné le rôle de l'Europe "dans la nécessaire moralisation du capitalisme financier". "Tous ces sujets seront au cœur des priorités de la Présidence française", a-t-il indiqué.
Si le chef d'Etat a souligné qu'il était nécessaire pour l'Union de se doter de moyens de protection dans l'économie mondiale, le Président a également évoqué la nécessité de mettre en place des moyens pour assurer sa défense. "Comment l'Europe pourrait-elle être un facteur de paix et d'équilibre si elle n'était pas capable d'assurer elle-même sa défense ?", s'est interrogé Nicolas Sarkozy. Le chef de l'Etat a ainsi exprimé sa volonté de voir la présence de la France renforcée au sein de l'OTAN, à condition qu'une politique européenne de défense se mette en place.
Concernant la politique européenne de l’immigration, Nicolas Sarkozy a précisé que "dans une Europe où la circulation [était] libre entre les Etats membres, cette politique ne [pouvait] être qu’une politique commune".
Le Président est également revenu sur l'importance de créer une Union méditerranéenne "non seulement parce qu’une part du destin de l’Europe et de la paix du monde se jouent là, mais aussi pour qu’un jour le grand rêve de l’Eurafrique puisse devenir une réalité".
Enfin, le chef de l'Etat a évoqué la refondation de la politique agricole commune, la question de la fiscalité écologique, les énergies renouvelables et les économies d’énergie.
La France dans l'Union européenne
Nicolas Sarkozy a défendu la place de la France dans l'Union. Pour le chef de l'Etat, "la politique de la France, désormais, c’est de travailler étroitement et en toute confiance avec les institutions européennes, le Parlement européen et la Commission européenne."
Le Président français s'est félicité d'avoir "déployé tout [ses] efforts pour que l'Angleterre ratifie le Traité ". Il s'est également réjoui d'avoir "renoué le dialogue avec les pays de l'Est, "qui ont autant de droits que les pays fondateurs".
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