Le coup de théatre n'a donc pas eu lieu. Sans surprise, le candidat de l'Union européenne Dominique Strauss-Kahn a été nommé vendredi directeur général du Fonds monétaire international (FMI), succèdant ainsi à l'Espagnol Rodrigo Rato, démissionnaire. DSK avait choisi d'attendre à Santiago du Chili le verdict des 24 membres du conseil d'administration de l'institution financière, qui étaient réunis à Washington. L'ancien ministre s'est déterminé à réformer "sans tarder" l'institution sexagénaire. Il prendra ses fonctions dans un mois. "C'est pour moi une joie, un honneur et une responsabilité", a-t-il déclaré. "Je veux remercier le président de l'Eurogroupe Jean-Claude Juncker, grâce à qui tout a commencé; Nicolas Sarkozy, qui au nom de la France a appuyé avec force ma candidature; les ministres de l'Union européenne qui m'ont fait confiance et plus largement tous ceux qui m'ont apporté leur voix". Jeudi, le Brésil et l'Argentine avaient apporté officiellement leur soutien à DSK, qui s'est efforcé tout au long de sa tournée de ne pas apparaître comme "le candidat du Nord contre le Sud ou des riches contre les pauvres". Sur les rangs depuis début juillet, l'ancien ministre socialiste avait mis à profit les semaines précédant l'élection pour consolider sa candidature, notamment dans les pays en développement, à la rencontre de ses électeurs. Il avait aussi été adoubé par les Etats-Unis en toute fin de campagne, tandis que la Russie lui préferait Josef Tosovsky, candidat tchèque.
Il renonce à 2012
Par tradition, les Européens choisissent le directeur général du FMI, alors que les Américains désignent le président de la Banque mondiale, l'institution soeur, elle aussi née après guerre des accords de Bretton Woods. Agé de 58 ans, Dominique Strauss-Kahn est un économiste reconnu qui se veut le porte-drapeau de la social-démocratie : professeur d'économie et avocat d'affaires, ministre dans plusieurs gouvernements, ce polyglotte affiche une allure élégante et décontractée qui lui a souvent valu l'étiquette de dilettante, récusée par ses proches. Il est marié avec Anne Sinclair, et a publié plusieurs ouvrages dont le dernier, sorti en 2006, s'intitule "365 jours, journal contre le renoncement".
Le rival malheureux de Ségolène Royal aux primaires socialistes en France, s'est engagé - plus ou moins explicitement - à mettre entre parenthèses d'éventuelles ambitions pour la présidentielle française de 2012. Le président Nicolas Sarkozy a salué "une grande victoire pour la diplomatie française" après la nomination de Dominique Strauss-Kahn.
0 commentaires
Enregistrer un commentaire
Les messages agressifs ou diffamatoires, les insultes et critiques personnelles, les grossièretés et vulgarités, et plus généralement tout message contrevenant aux lois françaises en vigueur sont interdits. Merci de votre compréhension.