- Il s'est éteint samedi à Paris. VGE salue en lui "l'un des meilleurs serviteurs" de la France, Nicolas Sarkozy loue cet "esprit libre et indépendant".
- Raymond Barre était hospitalisé depuis avril dernier pour des problèmes rénaux et cardiaques. Il avait 83 ans.
"La France vient de perdre un de ses meilleurs serviteurs". Le premier, Valéry Giscard d'Estaing a salué par ces mots, tôt samedi matin, la disparition de celui qui fut son chef de gouvernement, Raymond Barre. L'ancien Premier ministre et ancien maire de Lyon est décédé dans la nuit à l'hôpital du Val de Grâce, à Paris, où il était hospitalisé depuis avril dernier. Il avait été hospitalisé à Monaco à la suite d'un malaise survenu dans sa maison de Saint-Jean-Cap-Ferrat, avant d'être transféré par hélicoptère le 11 avril vers l'hôpital militaire parisien et admis au service de cardiologie. A une insuffisance rénale, dont il souffrait depuis des années, s'étaient ajoutés des problèmes cardiaques.
"Homme carré dans un corps rond", celui qui citait comme sa plus grande qualité la ténacité, et qui fut adoubé "meilleur économiste de France" par Valéry Giscard d'Estaing, aura laissé lors de son passage à Matignon, de 1976 à 1981, l'image d'un chantre de la rigueur économique. Une image qui lui aura valu autant d'estime pour la défense de ses convictions, que d'impopularité auprès des Français. Au terme de son action, il put au moins se féliciter d'avoir maintenu la parité du franc (une de ses obsessions). Il devait d'ailleurs dire que le tournant socialiste de 1983 en faveur de la rigueur avait justifié a posteriori sa politique.
"Un homme d'Etat qui ne poursuivait aucun objectif personnel"
Pour Valéry Giscard d'Estaing, "son action s'inscrivait dans la grande ligne de ceux qui depuis Colbert ont construit la prospérité de notre pays. Raymond Barre était un homme d'Etat qui ne poursuivait aucun objectif personnel mais qui cherchait à assurer par une compétence exceptionnelle et un travail acharné le bien être de notre pays. Le milieu politique a eu du mal à comprendre sa démarche solitaire et désintéressée qui était trop éloignée de ses habitudes. Et l'opinion publique n'a réalisé que tardivement qu'il travaillait en réalité pour son bien". Quant à Jacques Chirac, qui fut pourtant son adversaire politique, il a également jugé que "la France perd un grand économiste, un homme politique résolument engagé pour la modernisation du pays et un grand Européen".
Nicolas Sarkozy a salué pour sa part en Raymond Barre un "esprit libre et indépendant" et un "personnage à part dans le personnel politique français". Pour l'actuel chef de l'Etat, ce "représentant éminent de l'école française de science économique" eut "la volonté de mettre son savoir au service de la cité, toujours fidèle dans son engagement, à ses convictions européennes, libérales et sociales". Un communiqué de Matignon a également salué en Raymond Barre son "esprit indépendant, son courage et sa franchise mis au service de l'intérêt général".
Hommages également au sein de la classe politique : François Bayrou a ainsi salué samedi en Raymond Barre un "homme d'Etat" qui "tenait le cap". Le sénateur-maire socialiste de Lyon, Gérard Collomb, s'est déclaré "bouleversé" par la disparition de l'ancien Premier ministre avec qui il avait établi des "relations d'estime et d'affection".
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